À l'île Maurice, 45 ans de légende pour le Shangri-La Le Touessrok
Hôtel mythique sur la scène mauricienne, le Shangri-La Le Touessrok fait perdurer la légende depuis 45 ans. Il a, pour l’occasion, été entièrement repensé par l’architecte Asmaa Said (The Odd Duck Design), intégrant une palette de tonalités riches, des jeux de textures entre rotin et carreaux de terre cuite, des fresques exotiques qui invitent la nature à l’intérieur de l’hôtel, l'utilisation singulière du granit noir à finition flammée… Les matériaux et l’artisanat local sont mis en lumière au gré de ces nouveaux espaces autant à travers les nouveaux décors des restaurants que des ailes Coral, Hibiscus et Frangipani, où se situent les chambres.
L’extérieur n’est pas en reste puisque les paysagistes ont œuvré pour planter 50 nouveaux arbres et 15 000 arbustes à travers la propriété — l’esprit d’une nature luxuriante, presque omniprésente, semble franchir la frontière entre l’intérieur et l’extérieur.
En tête-à-tête avec le lagon, le Coco’s est pensé à la manière d’une maison de plage contemporaine dont le camaïeu de tonalités bleues donne la réplique à une palette corallienne et à un lustre en coquillages, patinés par l’océan, pièce phare du restaurant — une attention toute particulière est portée sur le choix des luminaires, une autre suspension, magistrale, étant composée de pétales de porcelaine et d’incrustations de nacre. Parmi les assises de la designeuse Paola Lenti, des lampes à franges House of Hackney et des revêtements Elitis et Pierre Frey, une mosaïque aux accents tropicaux se déploie sur neuf mètres de long, jusqu’à la table du chef. Dans l’assiette justement, les fruits de mer fraîchement pêchés sur place rencontrent des plats emblématiques de la cuisine mauricienne.
Au restaurant TSK, on aime les détails décoratifs, tout aussi présents : un carrelage au sol mime l’effet du travertin et, au plafond, les ventilateurs ont été dessinés selon le modèle des éventails mauriciens. La métaphore décorative est filée jusqu’au restaurant indien Safran où les précieux textiles viennent de Jaipur et New Delhi, où les franges de sari s’insèrent subliment dans les boiseries et où les hottes en laiton patiné ont été façonnées sur mesure avec des motifs indiens à la manière des artisans métalliers du Rajasthan. À la table asiatique Kushi, on dîne des meilleurs sushis de l’île Maurice dans un décor à l’élégance nippone entre sol en marbre vert Dandong à motifs chevrons, tables de salle à manger en bois brûlé et mosaïque en saphir bleu et onyx doré. Sashimi de thon, de saumon, de gambas, de Saint-Jacques ou d’anguille, nigiri d’œufs de saumons, maki à base de saumon, thon, daurade, gambas, sériole du Japon, avocat et concombre, « bombe » de thon, concombres, mayonnaise pimentée, cébette, togarashi… Le menu célèbre le meilleur du poisson cru, fraîchement pêché et cuisiné par les maîtres sushis.
Mais le véritable trésor du Shangri-La Le Touessrok réside en l’îlot Mangénie, l’île privée de l’hôtel… Un joyau sauvage où l’on effleure plus que jamais le fantasme d’une vie à la Robinson Crusoé. Au départ de la jetée, on gagne l’îlot de poche en quelques minutes de bateau pour découvrir un paradis caché parmi les arbres. Idyllique, l’arrivée sur le ponton est laisse rêveur face à l’eau translucide et les bains de soleil qui rythment le sable entre recoins ombragés et anses sauvages, où le sable est jonché de coquillages, d’oursins et d’étoiles de mer. On y déjeune d’une simple langouste parfaitement grillée avec ses légumes rôtis et, le soir venu, on regrette (presque !) de devoir renouer avec le rivage. Une échappée belle et un atout non négligeable pour l’hôtel, le seul de l'île Maurice à posséder un tel coin de paradis privé.
Shangri-La's Le Touessrok Resort & Spa, www.shangri-la.com
