Maisons à vendre

Une villa d’architecte futuriste dans le Perche est à vendre pour 1,5 million d'euros

D’inspiration Space Age californienne des années 1960-1970, l’étonnante maison prend vie dans le Perche. Visite de la villa à vendre par Architecture de Collection pour 1 450 000 €.
Une villa darchitecte futuriste dans le Perche est à vendre pour 15 million d'euros
Manuel BOUGOT

Une villa d’architecte futuriste est à vendre dans le Perche, d'inspiration Space Age

© Manuel Bougot

C’est au milieu des champs, en bordure de la forêt domaniale de Bellême que trône l’étonnante maison d’architecte. À l’entrée du village historique, entre châteaux et abbayes, se dresse la bâtisse en béton inspirée de l’architecture néo-spatiale californienne. Conçue en 1976 par l’entrepreneur Gaston Dreux, d’après les dessins de son fils Pierre Dreux, puis entièrement réaménagée par le décorateur Emmanuel Renoird au début des années 2000, la maison de 320 mètres carrés trône sur une colline verdoyante entre étangs et forêts. Visite de la propriété aux accents 60-70s mise en vente par l’agence Architecture de Collection.

Un peu d’histoire…

Né au cours de l’après-guerre aux États-Unis, le mouvement architectural Space Age prend vie dans les années 1950-1960. Formes audacieuses, structure dynamique et exubérance décorative, les édifices en acier se dressent dans le paysage américain. Inspiré des maîtres du mouvement comme John Lautner, William Pereira et Charles Luckman, Pierre Dreux, fils de l’entrepreneur et inventeur des maisons préfabriquées Gaston Dreux, décide de se faire construire une maison dans le style de celles qu’il a vu pendant son voyage aux États-Unis au début des années 1970. Il dessine alors une maison « futuriste aux allures de vaisseau, formé d’une nacelle perchée sur un dispositif organique de cellules rayonnantes abritant différents espaces » décrit l’agence. Au début des années 2000, le couple de collectionneurs Nicolas Libert et Emmanuel Renoird achète le site et envisagent de redécorer la propriété dans le style démesuré et fantaisiste de l’ancien propriétaire. Naît alors une maison colorée où jeux de lumière et effets de matière dialoguent avec des pièces de design des années 1950 à 1990.

Une architecture sculpturale
Manuel BOUGOT

Passée la large porte d’entrée en verre, la villa d’apparence brutaliste dévoile un intérieur savamment décoré aux accents seventies : couleurs pop, plafond d’origine en jersey rouge, et mobiliers en formica… Le hall central d’environ 70 mètres carrés coche les critères d’une propriété californienne d’antan. Pour compléter l’esprit disco-pop de la villa, une piscine intérieure en forme de serrure prend vie en rez-de-jardin et est entourée de murs en plaques de verre thermoformée réalisés pour appuyer le style rétro-futuriste. Dans la salle à manger meublée d’une table italienne des années 1960, les fauteuils Tulip de Eero Saarinen proposent un espace convivial et rationnel. Le canapé Alfa de Zanotta et les fauteuils signés Pierre Guariche disposés à l’étage dans un espace ouvert à 360° se fondent dans le décor. Accessible par un « escalier hélicoïdal aménagé dans un cylindre en béton orné d’épais carreaux en grès marron de Vallauris », l’étage supérieur se déploie comme une terrasse suspendue offrant un panorama unique sur le parc verdoyant.

Un jardin majestueux de 13 hectares près de la forêt, avec parc de sculptures et lac
Manuel BOUGOT

Nichée au cœur d’un parc forestier de 13 hectares, la villa de 320 mètres carrés répartie sur trois niveaux offre une vue imprenable sur un lac artificiel de 900 mètres carrés. Entourée d'œuvres d’art et d’installations contemporaines, la maison d’architecte à des airs de galeries d’art dont la terrasse panoramique domine un parc de sculptures. Le havre de paix brutaliste se déploie dans un jardin verdoyant et luxuriant hors du commun.

La maison d’architecte futuriste est à vendre par Architecture de Collection pour 1 450 000 €.

Manuel BOUGOT

Qu'est-ce que le mouvement Space Age ?

Autrement nommé Âge atomique, le courant design Space Age est né dans les années 1960. Alors que la géopolitique mondiale est aux prises de tensions entre l'Est et l'Ouest, la bombe atomique devient un argument de plus en plus fort entre les États. Né dans ce contexte sur la côte ouest américaine, le Space Age traduit à la fois le traumatisme de la menace nucléaire, et une manière pour les créateurs de se la réapproprier, en y injectant de l'humour et de la légèreté, à l'aide de « formes vitales ». Ce terme, théorisé lors d'une exposition destinée au Space Age au Brooklyn Museum of Art (New York) en 2001, désigne ces formes récurrentes, issues de l'iconographie nucléaire (molécules et particules atomiques) ; témoignant de la schizophrénie ambiante quant au nucléaire, perçu à la fois comme une innovation et une menace pouvant mener à l'extinction de l'humanité. Ainsi, des formes rondes, organiques et cellulaires, des motifs géométriques, reproduisant avec malice les principes scientifiques du nucléaire, dessinent les contours du Space Age.

Manuel BOUGOT
La conquête spatiale, source d'imagination fantasmagorique

En parallèle du développement nucléaire, les États-Unis et la Russie intensifient leur course à l'espace, initiée notamment par le lancement du satellite Spoutnik en 1957 et le premier vol spatial de Youri Gagarine et Valentina Terechkova en 1961. L'ère spatiale des années 1950-1970 influence les architectes et les designers, qui s'emparent des formes et symboles véhiculés (vaisseaux, fusées, satellites…) et qui, dans le même temps, initient une plongée imaginaire vers le futur, spéculant sur ce que l'espace a à offrir à l'aide d'une imagerie futuriste : modèles bizarroïdes, OVNI, couleurs vives jusque là délaissées, motifs galactiques…

Manuel BOUGOT
Manuel BOUGOT
Manuel BOUGOT
© Manuel Bougot
© Manuel Bougot
Manuel BOUGOT
Manuel BOUGOT
Manuel BOUGOT