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À vendre depuis peu, ce château périgourdin étonne en tous points. Bien que semblant créé de toutes pièces à l'époque contemporaine, ce manoir multicolore contient, en fait, 700 ans d'histoire. Sous l'égide de Richard Cœur de Lion, fils du roi Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine, la bâtisse est construite au XIIe siècle sur la commune de Saint-Sylvestre-sur-Lot, dans le Périgord. Elle devient vite un lieu stratégique dans la guerre qui oppose la France à l'Angleterre. Au siècle suivant, le terrain est investi par une famille bourgeoise qui fait construire une ferme fortifiée attenante à la première demeure. Nombre d'années plus tard, au XVIIIe siècle, après avoir été brûlé puis rebâti, l'édifice est transformé en château par son nouveau propriétaire, un fabricant de canons. Il est alors nommé Château de Lalande.
Cette propriété s'inscrit dans la riche histoire médiévale du Périgord, qui accueille nombre de châteaux anciens sur son territoire. « C’est une région superbe, où le patrimoine architectural a été extrêmement bien conservé. Certains villages, comme Pujols ou Villeréal ont été classés parmi les Plus Beaux Villages de France », note Romain Cheyrou, directeur de l’agence Immobilier Sud Périgord, responsable de la vente du château.
Il faudra attendre les années 1990 pour que le lieu soit restauré, et 2011 pour qu'il devienne un hôtel haut de gamme, sous le patronage de Philippe Ginestet, homme d'affaires périgourdin notamment propriétaire de la chaîne de magasins Gifi. Il renomme le château « Le Stelsia » et l'habille des sept couleurs de l'ac-en-ciel pour en faire une destination joyeuse et extravagante — « Le plaisir de faire plaisir. Un enchantement de couleurs, luxe et modernité », indique son site Internet. Victime d'un important bug informatique la menant à la faillite, l'entreprise Gifi cherche un repreneur, ainsi qu'une partie du patrimoine de Philippe Ginestet, notamment Le Stelsia. Ce dernier est l'un des symboles de réussites de l'homme d'affaires français, dont le succès, avec Gifi, fut fulgurant dans les années 1980. Il l'avait ainsi nommé en référence au monde stellaire. « Notre seul but est que chacun de nos invités retrouve son âme d’enfant ; nous voulons étonner, détonner aussi pour le plaisir de tous », revendiquait Philippe Ginestet. Les habitants du village, habitués à accéder au domaine qui leur est ouvert, s'inquiètent de son avenir, comme le rapportent nos confrères de France 3 Régions.
Romain Cheyrou se veut optimiste quant au futur du Stelsia : « Tout est possible pour cette bâtisse habituée à se transformer au gré des rêves de ses acquéreurs successifs : demain, un groupe hôtelier peut y développer son activité ou un investisseur particulier peut succomber au charme de ce lieu envoûtant ». En effet, l'impressionnante bâtisse renferme 31 suites et chambres entre 25 et 55 mètres carrés, une grande salle de conférence (220m2) abritée sous une ancienne grange, ainsi qu'une piscine, un spa et deux restaurants — dont Le Bistrot, référencé dans le Guide Michelin. Enfin, une immense pièce de 400 mètres carrés, reliée à une terrasse couverte, fait office de lieu de réception. L'ensemble est logé au sein d'un parc de 33 hectares, contenant près de 6000 arbres, deux cours de tennis, un terrain de beach soccer et l'un des plus grands mini-golfs d’Europe.
À vendre depuis quelques semaines, le château Le Stelsia n'affiche pas son prix au public. Pour le connaître, il vous faut contacter Romain Cheyrou à l'adresse suivante : agence@immobilier-villereal.com. Pour l'heure, il est encore possible de réserver un séjour (coloré !) dans l'actuel hôtel.
