À vendre : une Bubble House au cœur de Manhattan
À Lenox Hill, dans l’Upper East Side, la « Bubble House » est un véritable OVNI au cœur d’un quartier parsemé de « brownstones » collées-serrées. Surnommée « maison bulle » par ses voisins, elle semble venir d’une autre planète… Au 251 East, 71st Street, dans une rue calme et arborée, à deux blocs de Park Avenue – le quartier le plus cher de Manhattan jusqu'à 5th avenue — et à 5 blocs de Central Park, elle se dresse comme un manifeste moderniste à contre-courant de son environnement. Construite en 1969, l’année où l’Homme a conquis la lune, par Maurice Medcalfe du cabinet d’architecture Hills & Medcalfe, la Bubble House fait tout pour se démarquer de ses voisines.
En lieu et place d’une ancienne Town House du XIXe siècle, détruite pour laisser place à cette maison à l’esthétique futuriste, Maurice Medcalfe fait la une des journaux avec ce projet un peu fou pour l’époque – et qui attire toujours autant la curiosité des passants. Il rend pourtant de subtils hommages à l’héritage culturel des brownstones qui l’entourent : il garde la même structure de briques rouges que ses voisins, se fond dans la même palette teintée en choisissant un vieux rose pour l’enduit de façade, qui cohabite parfaitement avec le grès couleur mocha mousse qui était extrait dans le Connecticut, Massachusetts, New-Jersey et Pennsylvanie au XIXe siècle pour les Brownstones. En effet, cette pierre sédimentaire composée de fer lui confère cette couleur spécifique aux tons ocre rouge, typique des rues historiques de Manhattan et Brooklyn. L’architecte garde aussi la même hauteur – la maison est composée de 4 étages et un sous-sol-, ainsi que l’agencement typiques des brownstones : cuisine au sous-sol, salon au rez-de-chaussée, plafonds hauts, cheminées…
Maurice Medcalfe construit un ensemble qui pourrait s’inspirer du design nautique autant que de l’architecture spatiale. Le résultat est détonant : derrière sa façade rythmée par douze ouvertures ovales convexes, dont la porte d’entrée, côté rue – et huit à l’arrière, côté cour —, elle semble tout droit sortie d’un film de science-fiction. On imagine son créateur inspiré par les maisons bulles sorties de terre dans les années 1950 et 1960 en France, signées par Antti Lovag, Henri Mouette, Claude Costy et Pascal Häusermann. Maurice Medcalfe, lui, aura une carrière bien plus discrète. On sait juste qu’il s’était déjà essayé à cet exercice d’ouverture à bulles avec la Bathing Pillar à Stony Point, dans l’état de New-York, en 1966, où l’on retrouve le même système de fenêtres ovales convexes. De l’extérieur, elles forment comme des yeux surréalistes qui vous suivent quand vous longez l’immeuble, et de l’intérieur, elles ont l’avantage de laisser entrer la lumière naturelle et d’offrir la douceur de formes organiques.
La propriété compte un jardin privatif arboré côté cour, qui offre une vue digne de la campagne depuis les 4 chambres aux étages et un bureau en rez-de-jardin, cinq salles de bains, soit en tout, 440m2. Toutefois, derrière son envoûtante silhouette, l’ensemble a besoin d’une rénovation complète. Etonnamment, le bien n’est pas classé monument historique, ce qui laisse une liberté totale à ses futurs propriétaires, y compris d’imaginer une nouvelle construction. Le rez-de-chaussée de la Bubble House a accueilli durant de nombreuses années, la galerie Donna Schneier Fine Arts, dédiée à l’art contemporain. Avant cela, elle fut le domaine d’un Révérend, puis d’un Rabbin. Laissée à l’abandon durant plusieurs années, elle séduira sans aucun doute, avec son ADN à la fois artistique et spirituel, un collectionneur ou un esthète en quête d’un écrin hors du commun.
La Bubble House est en vente à l’agence Leslie J.Garfield à New York.