Les 20 expositions de l'été 2025 dans le Sud de la France
1. David Armstrong à Arles
Dans le cadre du parcours Arles Associé, LUMA nous fait découvrir une curation jamais vue auparavant de l’œuvre de David Armstrong. La sélection, proposée par Wade Guyton et Matthieu Humery, ravive les instantanées des années 1970 puisés dans les archives du photographe américain. Entre légèreté et nostalgie inéluctable, ces images tirent le portrait d’une scène américaine aux avant-gardes envoûtantes. Une programmation enrichie par les expositions de Peter Fischli, Koo Jeong A, Ho Tzu Nyem, Wael Shawky et Bas Smets. L.P.
« David Armstrong », du 7 juillet au 5 octobre. luma.org
2. Hartung Bergman à Antibes
À la Fondation Hartung Bergman, l’exposition « Paysages intérieurs » réunit des œuvres d’Anna-Eva Bergman, d’Hans Hartung, mais aussi de la pionnière de l’art numérique Vera Molnár, de Terry Haass, l’amie du couple, et du photographe Carl Nesjar, autour d’une même quête : capter l’essence invisible du monde. Loin des représentations idylliques de la nature, ces artistes cherchent à en révéler les structures profondes – physiques, conceptuelles ou poétiques. Par la mémoire, le rêve, la sensation, ils transforment le réel en visions épurées, gestes abstraits ou géométries mentales. Une plongée vibrante dans les profondeurs sensibles du cosmos. V.C.L.
« Paysages intérieurs », jusqu’au 26 septembre. fondationhartungbergman.fr
3. La Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer
C’est une plongée au cœur de l’antiquité grecque à laquelle nous invite la Villa Kérylos, face à la Méditerranée. Dans le cadre du programme « Un artiste, un monument » initié par le Centre des monuments nationaux, le plasticien Gabriel Léger, nourri de références mythologiques, y expose une quinzaine d’œuvres inédites créées pour la Villa. Parmi les plus spectaculaires, des rideaux de laiton ou des branches d’oliviers et de lauriers métallisées qui se confrontent à la vision hellénique de Theodore Reinach, le commanditaire de cette incroyable demeure, à l’orée du XXe siècle. S.W.
« L’or du temps. Gabriel Leger à la Villa Kérylos », jusqu’au 21 septembre. villakerylos.fr
4. Gérard Traquandi à Marseille
Entre mer et calcaire, la Friche de l’Escalette rouvre, offrant aux visiteurs une expérience où art, architecture et nature fusionnent. Ce site en ruine, écrin à ciel ouvert, accueille Gérard Traquandi, subtil interprète des paysages méditerranéens. La scénographie ose la rencontre avec les créations industrielles de Prouvé, Le Corbusier, Perriand, et Jeanneret. Exposés comme des sculptures, ces œuvres dialoguent avec la matière de Traquandi, dans une étrange harmonie au cœur des Calanques. E.J.N.
Jusqu’au 31 août, sur réservation. friche-escalette.com
5. Barbara Hepworth à Saint-Paul-de-Vence
La Fondation Maeght présente une rétrospective consacrée à Barbara Hepworth (1903-1975). Cette sculptrice britannique parmi les plus influentes du XXe siècle, contemporaine de Henry Moore, Brancusi ou Picasso demeure méconnue en France. Privilégiant le langage des volumes et des formes, Barbara Hepworth se distingue par une approche intuitive de la sculpture. L’occasion aussi de découvrir d’autres facettes de sa pratique, comme les dessins et les estampes. M.H.
Jusqu’au 2 novembre à la Fondation Maeght. fondation-maeght.com
6. Les Rencontres de la Photographie à Arles
« Images Indociles ». C’est le titre donné à cette édition des Rencontres d’Arles qui promet une programmation riche et engagée. Une année de plus, la photographie s’impose comme outil de résilience et consolide de nouvelles lectures des enjeux sociaux face aux défis actuels. Le parcours déploiera plus d’une cinquantaine d’expositions d’artistes émergents (Heba Khalifa, Julie Joubert...) et confirmés (Nan Goldin, Letizia Battaglia...) mobilisés autour de la transmission par l’image et de la célébration d’un patrimoine culturel pluriel, intimement lié à l’expérience collective et individuelle de l’identité. L.P.
Jusqu'au 5 octobre. rencontres-arles.com
7. Dragon Hill à Cannes
Conçue et édifiée en 1962 par l’architecte français Jacques Couëlle, proche de Pablo Picasso et de Salvador Dali, cette nouvelle résidence d’artistes – initiée par les cofondateurs de la galerie londonienne Unit – offre aux amateurs d’art et d’architecture l’opportunité de visiter une étonnante maison-paysage dont les formes organiques épousent la topologie du domaine de Castellaras. Posée sur les hauteurs de Cannes, cette sculpture à vivre dotée de vitraux et de belles ferronneries est entourée d’un parc de sculptures en plein air truffé de masterpieces d’Antony Gormley, de Carlos Cruz-Diez ou encore de Jean-Marie Apriou. S.W.
Visite uniquement sur rendez-vous. hello@dragonhill.fr
8. Ali Cherri à Marseille
Cette exposition au [mac] à Marseille a été conçue à partir des totems The Gatekeepers, Fire et Water d’Ali Cherri, acquis l’an dernier par les musées de la ville. L’artiste plasticien libanais a eu carte blanche pour choisir des œuvres issues de leurs collections, de l’Antiquité à nos jours, afin de les faire dialoguer avec ses propres sculptures, dessins et vidéos. Immersive, la scénographie de l’artiste échappe à toute classification ou chronologie : « Je suis à l’écoute des objets. Je souhaite enlever le masque de sens que le musée leur impose, les libérer, les regarder et les laisser nous regarder. » M.H.
« Les veilleurs – Ali Cherri », jusqu’au 4 janvier 2026. musees.marseille.fr
9. Caroline Corbasson à Arles
Lauréate du prix 2024 Art & Environment créé par Lee Ufan Arles et Guerlain, Caroline Corbasson s’expose à la Fondation Lee Ufan. Pour la deuxième année consécutive, ce prix récompense un projet artistique éclairant les liens entre création et environnement. L’artiste a développé le thème du vent, inspiré par les tornades et ciels extrêmes de son Texas natal. Lors de sa résidence à Arles, l’observation du ciel l’a conduite à imaginer l’exposition « Something Moves », présentée en marge des Rencontres. Elle y dévoile un ensemble où peinture à l’huile, dessins, poésie, photos et vidéos se mêlent. M.H.
« Something moves », jusqu'au 5 octobre. leeufan-arles.org
10. Le musée de la Mode à Arles
Après cinq ans de réhabilitation de l’hôtel Bouchaud de Bussy, orchestrés par Studio KO, la maison Fragonard inaugure, le 6 juillet, cet écrin dédié à l’histoire de la mode arlésienne. Rénové dans le respect de son passé XVIIe et XVIIIe , cet édifice de 300 m2 a été magnifié par Karl Fournier et Olivier Marty qui ont réussi, sans dénaturer son âme, à le faire vivre au XXIe siècle. L’exposition inaugurale « Collections-Collections » offre un large panorama de la mode en Provence depuis le XVIIIe siècle, à partir des collections d’Hélène Costa et de Magali Pascal. S.W.
« Collections-Collections », musée de la Mode et du Costume, 16, rue de la Calade, Arles. musee-mode-costume.fragonard.com
11. Arman et Ralph Gibson au Muy
« Le Plein » est une exposition exceptionnelle en hommage à Arman, grand ami de Bernar Venet dès leur rencontre en 1963. Vingt ans après sa disparition, la Fondation réactive le geste historique réalisé par l’artiste à la Galerie Iris Clert en 1960 à Paris, deux ans après « Le Vide » de son ami Yves Klein dans le même lieu. L’occasion d’exposer également pour la première fois au public La benne rouge, l’œuvre qu’Arman lui-même n’a jamais vue réalisée. Sur place, ne manquez pas « Vu, Imprévu », l’exposition du photographe américain Ralph Gibson réunissant ses images les plus iconiques accompagnées de pièces musicales qu’il a lui-même composées. Et, surtout, « Relief Effondrement », une nouvelle intervention de Bernar Venet composée de quarante arcs, qui fera l’objet d’une performance inédite de l’artiste. N.M.
« Le Plein », « Vu, Imprévu », jusqu’au 30 septembre. venetfoundation.org/fr/
12. Vasarely à Aix-en-Provence
Née Klara Spinner en Hongrie, l’épouse de Victor Vasarely est, hélas, trop longtemps restée dans son ombre. Formée au Műhely de Budapest – le Bauhaus hongrois –, Claire Vasarely (1908-1990) a pourtant eu une œuvre prolifique, de la peinture aux arts décoratifs. Avec cette première rétrospective, la Fondation Vasarely compte bien remédier à l’oubli infortuné de cette figure féminine majeure de l’art moderne en retraçant son parcours avant-gardiste grâce une sélection d’œuvres rares. A.D.
« Une vie dans la couleur, Claire Vasarely », jusqu’au 15 février 2026. fondationvasarely.org
13. Design Parade à Toulon et Hyères
Chaque été, la Villa Noailles présente Design Parade, un festival en deux volets : à Toulon pour l’architecture d’intérieur et à Hyères pour le design. L’occasion de parcourir tous les aspects des arts décoratifs dans la création contemporaine et de découvrir, dans l’ancien évêché de Toulon, dix propositions de jeunes architectes d’intérieur et, à Hyères, dix créations de jeunes designers. Bref, de prendre le pouls de la « new gen ». Pour cette édition 2025, les présidents de jury sont l’architecte d’intérieur et designer russe Harry Nuriev pour Toulon et l’artiste et designer espagnol Jaime Hayon pour Hyères. N.M.
Jusqu’au 7 septembre à Hyères, et jusqu’au 1er novembre à Toulon. villanoailles.com
14. Matisse à Nice
On ne présente plus le lien qui unit Matisse à la Méditerranée, ses collages bleus azuréens, ses tableaux de Nice... « Moi qui [...] suis un homme du Nord, c’est la Méditerranée qui m’a le plus frappé », écrivait-il au critique d’art suisse Pierre Courthion (Bavardages : les entretiens égarés, éd. Skira, 2013). Pour célébrer la fascination de l’artiste pour sa région d’adoption, le musée Matisse revient sur les lieux emblématiques qui ont façonné son œuvre, de la Corse à l’Italie, de l’Espagne au Maroc. Une exposition résolument estivale, où plonger sans retenue dans la lumière méditerranéenne unique de l’artiste. A.D.
« Matisse Méditerranée(s) », jusqu’au 8 septembre. musee-matisse-nice.org
15. Giacometti à Marseille
C’est un événement pour la cité phocéenne qui accueille la première rétrospective consacrée au sculpteur et peintre Alberto Giacometti, au musée Cantini. Sa maîtrise de l’espace sera célébrée à travers une variété de pièces sculpturales et abstraites. Tout comme son expérimentation plastique du plein et du vide : en témoignent les figures et silhouettes longilignes qui jalonnent le musée. Le parcours culmine sur l’influence de l’art primitif dans l’œuvre de l’artiste, associant ses croquis à des objets antiques issus des collections archéologiques de la ville. L.P.
« Sculpter le vide, Alberto Giacometti », jusqu’au 28 septembre, musée Cantini. musees.marseille.fr
16. Sophie Calle à Aix-en-Provence
Lors de la préparation de son exposition au musée de la Chasse et de la Nature, à Paris, en 2017, la plasticienne et photographe Sophie Calle a collectionné les annonces matrimoniales les plus loufoques trouvées dans les magazines de chasse, des hebdomadaires ou encore sur les sites de rencontres. Le dialogue entre ses recherches et l’imaginaire cynégétique sera présenté à la Galerie Richard Rogers au cœur du domaine Château La Coste. L’exposition, combinant textes et images, met en scène la corrélation entre le vocabulaire du pistage animal et celui de la séduction comme de la rencontre amoureuse. L.P.
« Chasse Gardée, Sophie Calle », jusqu’au 31 août, Galerie Richard Rogers. chateau-la-coste.com
17. Kwame Brathwaite à Mougins
Dans le cadre du Grand Arles Express, le Centre de la photographie de Mougins accueille « Black is Beautiful ». Tirée de l’expression éponyme, cette première rétrospective en Europe rend hommage à son auteur, le photographe afro-américain Kwame Brathwaite (1938-2023). Né à Brooklyn, l’artiste a créé un mouvement de contre-culture affranchi des courants artistiques dominants de la fin des années 1950. Inspirées du jazz, du funk et du blues, ses images ont imposé un nouveau mode de représentation des corps noirs, délivrés des injonctions. Parmi les plus belles expositions de l'été 2025. A.D.
« Kwame Brathwaite, Black is Beautiful », du 5 juillet au 5 octobre, centrephotographiemougins.com
18. Jean-Michel Othoniel à Cannes et Avignon
Avec le sculpteur Jean-Michel Othoniel, le Sud devient le théâtre d’un double enchantement, où sensible, sacré, cosmique et merveilleux s’entrelacent. À Cannes, le centre d’art La Malmaison accueille « Poussières d’étoiles », un plongeon dans la lumière, l’eau et les fleurs, à travers 91 toiles et sculptures de verre. À Avignon, « Othoniel Cosmos ou les Fantômes de l’Amour » déploie 250 œuvres – dont 160 inédites en France — dans dix lieux patrimoniaux, dont les fameux palais des Papes et pont d’Avignon, qui ravivent la magie de la cité des Papes. V.C.L.
« Poussières d’étoiles » jusqu’au 4 janvier 2026. cannes.com
« Othoniel, Cosmos ou les fantômes de l’Amour », jusqu’au 4 janvier 2026. avignon2025.fr
19. Paul Cézanne à Aix-en-Provence
Cette année, Aix déclare sa flamme à l’enfant du pays et au peintre qui n’a cessé d’immortaliser sa ville. Pour l’occasion, un festival d’événements est organisé cet été, dont l’ouverture au grand public de l’atelier des Lauves et celui du Jas de Bouffan niché dans la bastide familiale. Simultanément une grande exposition, « Cézanne au Jas de Bouffan », se déroule au musée Granet où plus d’une centaine d’huiles sur toile, de dessins et d’aquarelles venus du monde entier montrent l’importance de cette demeure dans la vie de l’artiste, et de son parc dont il reste 5 hectares intacts. S.W.
Jusqu’au 12 octobre. cezanne2025.com
20. Georges Rousse à La Celle
Dans l’écrin solennel de l’abbaye de La Celle, le photographe, plasticien et peintre orchestre une rencontre inédite entre mémoire et invention, entre la rigueur d’un édifice ancien et la fulgurance de l’art contemporain. Deux œuvres viennent y dialoguer dans le silence de l’architecture romane : les lignes se croisent, les couleurs habitent la pierre, et l’espace devient illusion. À travers un orbe solaire et un noir profond, Georges Rousse invoque la lumière spirituelle du lieu et l’ombre fonda- trice du Carré de Malevitch. L’exposition « Utopia » révèle l’évolution d’un artiste qui n’a cessé d’interroger l’éphémère, le volume, et le regard. E.J.N.
« Utopia », jusqu’au 2 novembre. abbayedelacelle.fr