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« Un refuge confidentiel, un lieu d'histoire », revendique l'Hôtel Balzac. En effet, celui-ci a le double avantage d'être situé — littéralement — à deux pas des Champs Élysées, tout en échappant au tumulte de l'avenue parisienne. La petite rue Balzac, connue pour son cinéma d'art et essai rétro et sa micro-butte pavée, s'enorgueillit désormais d'un établissement tout neuf. Ouvert il y a quelques temps déjà, l'Hôtel Balzac a été entièrement repensé par le duo d'architectes d'intérieur Festen, qui s'est naturellement inspiré de passé du lieu pour écrire une nouvelle page de son histoire. Dernière résidence d'Honoré de Balzac, l'hôtel est chargé de réminiscences du Paris d'autrefois. Celui du XIXe siècle, déjà, par ses façades haussmanniennes imprimées de romantisme ; celui des années 1930, ensuite, par son intérieur sobre et raffiné. « Le Balzac perpétue un patrimoine hôtelier parisien intemporel par son classicisme. C’est un endroit chargé d’atmosphère, avec une histoire que nous avons respectée et prolongée. Il faut vivre ce lieu pour le comprendre », affirme Festen. Alors, nous avons suivi le conseil et sommes allés vivre ce lieu. Et nous l'avons compris.
L'Hôtel Balzac offre un luxe de tradition française — sobre, élégant, chaleureux —, twisté par quelques libertés que Festen s'est octroyé. Le duo réussit ainsi à surprendre dans chaque espace, tout en conservant son fil rouge autour du classicisme parisien. Si le lobby s'ouvre tout en épure — larges canapés blancs aux lignes claires, grands panneaux de bois, damier café-crème au sol —, le salon-restaurant s'ancre davantage dans la tradition, enrichi de matières nobles, de fauteuils en velours et d'une verrière bien parisienne. Dans un autre esprit encore, le bar propose une ambiance feutrée, façon speakeasy des 1940s, plafond luisant et lampes Art nouveau sur les tables. Les chambres synthétisent l'ensemble, à la fois minimalistes et voluptueuses, dans les tons ébène et caramel (« Une chambre bien décorée est une invitation à la détente et à la réflexion », écrivait Balzac). Enfin, le spa emmène au bout du monde. Inspiré par le Japon, il dessine un tableau orientaliste, rappelant les peintures tirées des grands voyages du XIXe siècle : paravent, bois sombre et lampes en papier. Les soins y sont prodigués selon les rituels nippons (Kobido, Shiatsu, Take), sur table ou tatami.
L'ensemble induit un calme majestueux, qui s'impose différemment dans chacun des espaces de l'hôtel. Festen n'a pas manqué de multiplier les références subtiles à sa période de prédilection, les années 1930, marquées par un minimalisme particulièrement chic. De beaux volumes, des lignes pures, des matières simples et raffinées, à l'image des canapés en velours gourmand ou des murs en tissus soyeux. Le Balzac invite à l'intime, mais aussi au partage, dont le restaurant et le bar sont empreints. Façon « grand hôtel », la carte fait la part belle aux mets parisiens classiques comme le croque-monsieur truffé ou le Mont-Blanc Angelina. Le bar mérite la visite pour son décor Gatsby, et surtout pour son mixologiste, Julien Quettier, qui a imaginé des cocktails herbacés autour des œuvres de Balzac, comme l'Illusion Perdue au mezcal, vermouth, sirop de poivre et bitter pamplemousse — on se laisse volontiers transporter dans les années 1850 où l'absinthe animait les soirées érudites.
Notons, enfin, le service parfait, la présence (rare) d'un concierge Clefs d'Or et la richesse du mini bar, agrémenté d'une fine sélection d'alcools et d'un précieux shaker pour poursuivre la fête dans sa chambre — au firmament, avec une vue tour Eiffel dans la plus belle suite de l'Hôtel.