Une île bretonne de 380 mètres carrés et sa célèbre « Maison du gardien » dans le Morbihan
Entre l'île française de Groix et la presqu'île de Quiberon, un tout petit îlot rocheux accueille une maison aux volets bleus. Emblème de la ria d'Étel, fleuve côtier du Morbihan en Bretagne, l'île du Nohic s'étend sur 380 mètres carrés de superficie et abrite la « Maison du gardien » depuis 1893. En 1892, un ostréiculteur local prénommé Stéphan crée son exploitation sur l'île de Nohic, qu'il gère jusqu'en 1935, avant de laisser place à plusieurs générations d'ostréiculteurs qui lui succèdent.
La maison est construite en 1893 pour y loger le gardien responsable de l'entretien des parcs à huîtres et reste habitée jusqu'en 1955 ; à l'instar de plusieurs autres habitations construites dans la ria d'Étel à la fin du XIXe siècle, dont la plus célèbre, celle de Saint-Cado. La demeure se délite petit à petit, jusqu'à se voir réduite à l'état de ruine et laissée à l'abandon.
En 2013, une association de locaux animés par sa réhabilitation se forme et permet, avec le concours du mécénat d'entreprises et institutions, de la restaurer entièrement en 2017 : toiture en ardoise naturelle, façade en pierres locales, murs, charpente et ouvertures sont refaits par 300 bénévoles pendant six mois grâce aux plus de 200 000 euros accumulés. Elle apparaît, depuis, telle qu'elle était à l'origine. Aujourd'hui propriété du Conservatoire du littoral — après avoir appartenu à l'État —, elle est régulièrement entretenue (peinture, petites rénovations…) par l'association nommée d'après le nom du lieu, L'Île du Nohic. Le maire de Plouhinec, la commune à laquelle elle est rattachée, se réjouit qu'elle devienne ainsi le « témoin de l'histoire ostréicole ».
À l'intérieur, la maison de 42 mètres carrés se compose d'une unique pièce avec une cheminée. Berthe Prima, ancienne résidente octogénaire, témoigne auprès de Ouest France en 2017 : « Avec mes parents, nous avons été les derniers habitants de l'île. La maison comptait une seule pièce dans laquelle se trouvaient une table et deux bancs, une armoire et deux lits de coin. Sans eau courante ni électricité. » Y ayant grandi jusqu'à ses huit ans, entre 1935 et 1939, Berthe rapporte notamment au journal ses trajets en barque pour aller chercher le pain ou le lait. La doyenne de l'île a naturellement accueilli la nouvelle de sa rénovation avec émotion.
La Bretagne, ses maisons et ses plages confidentielles
La première chose à savoir quant à l’île de Louët est son accès. Au large des côtes de Carantec, au cœur de la baie de Morlaix en Bretagne, elle est difficilement accessible — il faut disposer de sa propre embarcation, répondant aux conditions de sécurité permettant de naviguer par-delà les 300 mètres. Dans le cas contraire, l’école de voile Carantec Nautisme se propose d’assurer le transfert moyennant un montant de 131 euros (aller et retour compris). L’île de Louët se mérite donc, véritable réserve ornithologique entourée d’un seul château, le Taureau, et d’une maison unique… Celle-ci est la demeure du gardien du phare, construit à flanc d’îlot rocheux et édifié en 1857 et précédemment habité par plusieurs générations de gardiens et leurs familles respectives. Cela perdure jusque dans les années 1960, date à laquelle le phare est automatisé et ne nécessite plus de présence humaine au quotidien.
La ville de Carantec entreprend la rénovation de la maison du gardien en 2004 afin de le « rendre le lieu accessible à tous, de révéler son identité et de protéger ses ressources ». Après trois ans de travaux, la petite maison est prête à accueillir le public dans un confort certes modeste mais charmant, puisqu’elle jouit d’une situation rare où faire corps avec les éléments naturels. Aujourd’hui, elle est alimentée en électricité depuis le continent, il est possible de la louer pour de courts séjours — l’occasion de devenir gardien de phare le temps d’une ou deux nuits. Pouvant accueillir jusqu’à dix invités, la demeure se loue d’avril à octobre avec trois chambres à disposition ainsi qu’une mezzanine dans l’atelier du cantonnier. Bien qu’elle ne dispose pas d’eau chaude dans la douche, elle affiche le confort nécessaire pour jouer les Robinson Crusoé en pleine faune et flore sauvages. Le site dédié à l’île de Louët précise qu’il faut bien prévoir eau potable, draps housse, taies d’oreillers et sacs de couchage tout comme des téléphones portables, obligatoirement. Un goût de la vie bretonne dans son plus simple — et bel — appareil.
C’est au mathématicien, ingénieur et inventeur lituano-polonais Bruno Abdank-Abakanowicz que l’on doit cette bâtisse de style néo-gothique. Au large de Ploumanac’h, face à la célèbre côte de Granit Rose en Bretagne, l’île privée affiche une végétation luxuriante et sauvage, à seulement 700 mètres de la terre ferme. D’une superficie de 300 mètres carrés, le château se double d’un terrain dont la superficie atteint les 9490 mètres carrés de terrain — un jardin d’ampleur que l’on pourra entretenir à l’envi, prenant soin de la myriade d’espèces florales sur site. On y compte en effet 200 espèces d’arbres, arbustes et autres variétés de fleurs.
Ancien haut lieu de rencontre et d’échanges entre artistes d’origine polonaise, le château a été une source d’inspiration pour des écrivains tels que Henryk Sienkiewicz. Ce dernier y a écrit son roman Quo Vadis, publié pour la première fois en 1895 puis traduit en français en 1900 sous le titre Quo vadis : roman des temps néroniens. L’écrivain reçoit le prix Nobel de littérature pour cette œuvre. D’un point de vue architectural, la bâtisse bretonne se déploie sur quatre niveaux et un sous-sol, convoquant attributs d’époque à l’image de la salle des chevaliers, entièrement sauvegardée. Une salle de réception impressionnante et une autre dite « de banquet » contribuent au faste du lieu. Si la structure compte cinq chambres, elle jouit également d’une salle de loisirs avec télévision, de plusieurs terrasses, d’une salle de fitness, d’une piscine chauffée avec jets de massage et de dépendances pour les invités. Comme il se doit sur toute île privée, deux plages de sable fin permettent de se baigner en toute tranquillité… Deux embarcadères sont disponibles pour circuler entre l'île et le continent. À marée basse, il est possible d'accéder à l'île à pied ou en voiture 4x4.