Les villes isolées les plus spectaculaires du monde, entre désert et forêt
Dans le désert de Dunhuang en Chine, l'oasis de Huacachina au Pérou, la ville abandonnée de Sigiriya au Sri Lanka, le Bait Ali Camp en Jordanie, les Gorges du Dadès au Maroc, Slab City au cœur du désert californien, The Line, la future ville horizontale du désert d'Arabie Saoudite, la ville fantôme d’Al Madam engloutie sous le sable… Découverte des villes les plus isolées du monde.
Dans la Province d’Ica au Pérou, entre dunes et palmiers, se dresse un charmant village qui entoure la lagune de l’oasis de Huacachina. Au coeur du désert péruvien, le lac transparent de couleur vert émeraude est réputé pour ses propriétés médicinales. Au début du XXe siècle, les péruviens fortunés venaient s’y baigner pour soigner leurs maux. Aujourd’hui devenue une station balnéaire pour les voyageurs du monde entier, le village constitue un point d’arrêt principal pour les curieux venus découvrir le mystères des lignes de Nazca, ces immenses géoglyphes aussi secrets que légendaire.
Véritable trésor de l’art bouddhiste, le village historique et son oasis sont implantés dans la province de Gansu et constituent une attraction pour les voyageurs s’aventurant sur la Route de la Soie. Aux portes du désert, les grottes de Mogao creusées dans les falaises de dunes abritent des sanctuaires, sculptures et peintures murales réalisés autour du IVe siècle. Surnommé « la source du croissant de lune », le lac en demi-cercle s’étend sur plus de 100 mètres de long et s’enfonce à 5 mètres de profondeur, embrassant pagodes et pavillons avoisinants.
Dressé sur le « rocher du Lion », le palais perdu au sommet d’un relief de 200 mètres de haut, est abandonné, dénué de toute végétation. La capitale oubliée du royaume de Ceylan a ressurgi dans la jungle sri-lankaise en 1831. Alors que le complexe palatial avait aménagé jardins et bassins, les ruines labyrinthiques conservent certaines parties de la forteresse de Sigiriya comme des restes en marbre ou des peintures murales… Le royaume sri-lankais semble aujourd’hui engloutie par la jungle.
Conçu comme un hôtel, le Bait Ali Camp occupe le désert du Wadi Rum en Jordanie. Décrit comme une aire de repos, le complexe hôtelier de 200 chambres propose des hébergements traditionnels au cœur du désert pour admirer les formations rocheuses du paysage aride jordanien.
Hors des sentiers battus, le village est ancré dans les gorges rouges du Dadès. Accessible à partir des routes accidentées qui serpentent le long d’un paysage vallonné, le village prend vie au cœur d’un théâtre de verdure et d’un canyon rougeâtre. Surnommée la vallée des mille kasbahs, en raison des châteaux fortifiés en briques de terre qui parsèment la vallée du Dadès, les anciennes structures sont les témoins silencieux de la longue histoire de la région.
Ancienne base militaire abandonnée depuis la Seconde Guerre mondiale, la ville post-apocalyptique au sud-est de la Californie semble coupée du monde. Irrévérencieuse, la ville sans électricité ni eau courante fuit les normes de la société et impose son lifestyle radical. Singulière et extravagante, la ville fantôme tantôt décrite comme un « bidonville » tantôt d’un « paradis perdu » attire autant qu’elle divise. Marginaux et écorchés vifs occupent clandestinement le terrain désaffecté recouvert de graffitis colorés. Jonché de déchets, d’objets brisés et d’abris de fortune, le squat géant qui s’étale dans le désert californien ne déroge à aucune règle. Affaires de drogues, vandalismes ou agressions restent impunies; la ville sous les radars de l'État est alors infréquentée par la police. Devenu une galerie d’art à ciel ouvert, le nouveau fief de l’art brut dénonce l’isolement, la pauvreté et l’ignorance dans des œuvres contemporaines aussi ludiques que sculpturales.
Investie par l’artiste et ancien garagiste Leonard Knight, Slab City est très vite rehaussée par la Salvation Mountain, une colline en briques d’adobe et de pneus recouverts de peintures murales, dictons chrétiens et versets de la Bible. C’est en 1984 que la colline sculptée aux allures de skatepark revisité est érigée. Bien que l'État dénonce le sanctuaire comme un site de déchets dangereux et toxiques, les œuvres d’art qui rythment le paysage arides sont créées à base de matériaux recyclés. L’art du recyclage prend alors sa place dans les décombres décrit comme un « trésor national » par la sénatrice californienne Barbara Boxer qui y voit une « sculpture unique et visionnaire ».
Décor vedette dans le film Into the Wild réalisé en 2007 par Sean Penn, et dans les clips vidéos du groupe britannique Coldplay ou de la chanteuse américaine Kesha, la montagne colorée règne en maître. Inondée de messages sur la foi et l’amour et couverte de peintures éclatantes aux touches acidulées, la ville fantôme conserve son identité éclectique depuis 41 ans.
Niché entre les frontières de Sharjah et d’Oman, Al Madam est connu comme le « village fantôme » des Émirats arabes unis. Des dunes de sable recouvrent les maisons inoccupées ; les murs fissurés et les papiers peints écaillés servent de toile de fond sinistre à la vie que ses habitants ont laissée derrière eux. Certains disent qu’il a été abandonné à cause d’événements surnaturels, d’autres accusent la modernisation... Quelle que soit la véritable raison, le village est devenu un haut lieu pour les amateurs de sensations fortes, ainsi qu’une destination culturelle en plein essor.
Construit dans les années 1970, le village d’Al Madam a été initialement développé dans le cadre d’une initiative gouvernementale de modernisation, en tant que projet de logements publics pour les tribus voisines. Afin de remodeler le paysage lors de l’unification des sept émirats, le village comprenait à l’origine douze maisons pittoresques et une mosquée. Située entre les frontières de Sharjah et d’Oman, Al Madam se trouve à une heure de route du centre de Dubaï. La région plus vaste qui entoure Al Madam est étonnamment connue pour ses centres commerciaux animés et son atmosphère vibrante que les résidents locaux apprécient.
Les spéculations font état de l’impact sévère des tempêtes de sable comme facteurs potentiels. D’autres soulignent que la modernisation rapide des États voisins au cours des années 1990 est à l’origine du départ des habitants. Néanmoins, les raisons exactes de l’exode énigmatique de cette région restent incertaines. Compte tenu du climat difficile du désert, il est déconseillé de s’y rendre pendant les mois d’été. Pour une expérience plus agréable, il est préférable de planifier votre visite pendant les saisons plus fraîches, en particulier en novembre. Les températures sont alors plus douces, ce qui offre un plus grand confort et permet d’apprécier pleinement l’endroit sans être incommodé par la chaleur extrême.