Visites privées

Au Mexique, la villa d'une influenceuse, une hacienda entre mer et désert

L’influenceuse Marianna Idrin nous ouvre les portes de sa villa mexicaine, qui rassemble des objets uniques dans un paysage suspendu entre mer et désert.
Hacienda Mexique
Mónica Varas

Au Mexique, il existe une station balnéaire qui fait rêver beaucoup de gens : Los Cabos, un véritable paradis sur terre. Située à l’extrême sud de la péninsule de Basse-Californie, cette destination bénéficie de paysages à couper le souffle et d’un climat constamment ensoleillé. C’est dans ce décor spectaculaire que Marianna Idrin a conçu une villa pour sa famille, en parfaite harmonie avec la nature intacte de la région. Comment ? Grâce à une approche aussi originale que subtile. Devenue une star sur Instagram grâce à son goût irréprochable, Marianna Idrin est non seulement architecte d’intérieur, mais aussi curatrice d’expériences – et elle ne laisse rien au hasard. Monica Varas Saenz, la photographe qui l’accompagne dans ses projets créatifs, la décrit comme une âme énergique, toujours en quête de beauté.

Marianna Idrin, la propriétaire de la maison, dans sa propriété de Los Cabos.

Mónica Varas

La villa à plusieurs niveaux se présente comme un volume enduit de blanc, avec quelques éléments en bois. Le mur d’enceinte qui délimite le patio et la propriété est construit en pierre locale. Un motif subtil se dessine dans une palette de tons beiges et gris. Une toile de fond idéale pour les plantes vertes et les essences naturelles qui animent la maison.

Mónica Varas

La villa de Marianna s’étend horizontalement et épouse le paysage tant par sa forme que par ses matériaux. La végétation, composée d’arbres et de buissons, envahit le domaine.

Mónica Varas

Entrer dans un espace imaginé par Marianna Idirin révèle deux qualités surprenantes : une sensibilité éclectique et une passion profonde pour les voyages. Ces influences sont présentes dans chacun de ses projets, qu’il s’agisse de décoration d’intérieur, d’organisation de mariages ou de conception d’espaces, ce qui donne naissance à des lieux à la fois artistiques et profondément personnels. Cette maison au Mexique ne fait pas exception. « La propriété était déjà remarquable en soi, grâce à son emplacement niché entre le désert et la mer de Los Cabos », explique la conceptrice. « Dans un contexte de beauté brute comme celui de Baja, où l’espace semble à la fois figé et infini, se mêlent naturellement des influences venues du monde entier. »

La piscine, qui dessine les limites de l’extérieur, s’étend vers le paysage et se heurte à la nature intacte.

Mónica Varas

La salle à manger, qui jouit d’une vue bucolique, s’articule autour d’une grande table en teck, entourée de chaises en bois habillées de tissu rayé signé Perennials Fabrics. Au-dessus sont suspendues, telles de véritables sculptures, les lampes en rotin d’origine indonésienne.

Mónica Varas

Un patio secret qui raconte les légendes anciennes

Le domaine, qui s’étire dans le sens de la longueur pour embrasser le paysage, s’articule autour d’un patio central, véritable cœur battant de la villa. Ce poumon vert diffuse de la douceur et de la couleur à l’intérieur de la maison. En son centre trône un arbre sculptural, entouré d’une rangée de cactus. Mais la véritable merveille réside dans les recoins les plus intimes, où se dévoilent des secrets anciens et des traditions millénaires : chaque objet choisi pour meubler le domaine est une pièce unique, vintage ou antique, provenant des quatre coins du monde, de l’Inde à l’Indonésie, en passant par les civilisations primitives et mexicaines. La collection est unique, jamais prévisible. « De la sculpture à manche de corne achetée en Afrique du Sud à l’éclat d’une lampe en verre de Murano, en passant par de rares antiquités indonésiennes », précise Marianna.

Le patio central constitue la véritable surprise de cette maison, qui évoque l’hacienda mexicaine traditionnelle, mais avec une touche contemporaine. Les lignes épurées de l’architecture cèdent la place à une nature spontanée mais maîtrisée. Au centre de cet espace ouvert, les cactus occupent le devant de la scène. Tout autour se trouvent des pièces uniques, comme la chaise en bois antique provenant d’Inde. Des fenêtres donnant sur le patio s’échappent des rideaux sur mesure signés Élitis.

Mónica Varas

Un autre coin, un autre poème. Le patio dévoile, à chaque détour, des scènes précieuses et toujours différentes. Dans son recoin le plus botanique, une console en bois, envahie par la végétation, dialogue avec un miroir ancien. Au-dessus, des objets votifs et de collection.

Mónica Varas

Le patio, comme le reste de la maison, est teinté de couleurs singulières et d’atmosphères folkloriques. Une console chinoise ancienne accueille la collection de vases et de céramiques de Marianna, parmi lesquels la couronne Yoruba se distingue par sa force et sa symétrie. Cet objet unique s’accorde parfaitement avec l’œuvre d’art choisie pour le mur, signée Jai Vasicek, dans des tons de bleu et de vert.

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Il règne une telle sérénité dans le choix de chaque élément que l’harmonie devient palpable. Cette approche traduit le perfectionnisme d’un design qui célèbre la beauté et s’adresse directement à l’humain. Marianna Idrin s’attache avant tout à définir l’atmosphère juste : la qualité de la lumière, sa température, la transition subtile des sons d’un espace à l’autre, d’un flux à l’autre. Depuis le patio, on accède au salon, un espace simple, presque austère dans ses formes et ses intentions, qui sont rapidement bousculées par la sélection d’objets et de meubles que Marianna a collectés au fil de ses voyages. Il s’en dégage un sentiment de plénitude, comme si chaque pièce avait toujours été là, à sa place.

Le cœur de la maison est le salon, avec son plafond aux poutres apparentes en bois. Tous les meubles sont également en bois, comme les poutres. Aux côtés d’objets anciens et de pièces uniques chinés un peu partout, les œuvres d’art de Marian Sobera, la mère de la propriétaire de la maison, apportent des formes et de la couleur. Des lampes en rotin fabriquées à la main sont suspendues au plafond comme des lanternes.

Mónica Varas

Des pièces uniques et des objets anciens dominent le salon, qui est teinté de couleurs neutres et de finitions chaleureuses. Derrière le canapé, un banc ancien provenant d’Indonésie et des objets votifs en métal évoquent des atmosphères lointaines.

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Le coin salon, avec ses canapés en tissu beurre, est enrichi par des pièces venues du monde entier, comme la petite table basse indienne provenant de l’autre côté de la planète. Elle s’accorde parfaitement avec la texture semi-géométrique du tapis.

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« Pour moi, la beauté est instinctive », confie Marianna Idrin. « Ce sont les textures, les matériaux chargés d’âme, et les pièces qui évoquent des souvenirs lointains. J’aime me retrouver dans des espaces non seulement profondément confortables, mais aussi empreints d’histoire. »

Les meubles d’extérieur, en fer laqué vert, ont été conçus sur mesure par Marianna.

Mónica Varas

Marianna Idrin et son chien dans le jardin de sa propriété à Los Cabos, Mexique.

Mónica Varas

Des détails précieux partout

L’intérieur et l’extérieur évoluent en parallèle : le même soin apporté aux espaces intérieurs se retrouve dans le grand jardin, qui bénéficie de coins de détente et de pièces uniques conçues sur mesure. À l’intérieur aussi, le tourbillon créatif ne faiblit pas. Même dans les pièces les moins emblématiques, on découvre de précieux objets de famille. Par exemple dans la cuisine, ou dans la salle de bains, où les références au monde marocain et aux matériaux naturels abondent. Le bois, le marbre et le rotin façonnent les meubles et définissent les surfaces des plans de travail, des lavabos et des luminaires. « Je puise mon énergie créatrice dans des villes à la personnalité magnétique, comme Marrakech ou Paris, où le design et l’histoire font partie du quotidien. »

La cuisine, également en bois, a été spécialement conçue pour cette villa. Le bois couleur miel crée un contraste fort et bien pensé avec les zelliges marocains qui habillent le fond de la pièce. Le plan de travail, quant à lui, est en granit poivre et sel. Ici encore, les céramiques et les objets uniques ne manquent pas, comme la lampe en rotin qui semble flotter dans l’espace.

Mónica Varas

La salle de bains est une boîte rouge pourpre, un clin d’œil évident aux teintes marocaines. La lampe suspendue au-dessus de la baignoire vient d’ailleurs du Maroc : une lanterne en cuivre et en tôle. La suspension centrale est une pièce unique de Murano, ornée de pétales en verre. Le lavabo, en Calacatta Viola, est un meuble sur mesure, dessiné avec ses cuvettes assorties, habillées de feuille d’or.

Mónica Varas

Le candélabre Serpent d’Italo Valenti a été réalisé au Maroc en 1970. Les deux gravures encadrées, quant à elles, ont été rapportées par Marianna d’un voyage à Venise.

Mónica Varas

Chaque détail a été minutieusement étudié, de même que les combinaisons de couleurs et de matériaux. Le bois cannelé et le plateau en marbre Calacatta Viola sont sublimés par l’or des bols en fonte et le rouge vin des murs. L’atmosphère est profonde et sensuelle. Certains détails précieux rendent l’ambiance encore plus unique : les boutons de lavabo de style Napoléon, les poignées en corne d’Afrique du Sud et le jaguar en bois du Kenya.

Mónica Varas

Article initialement publié dans AD Italie.