Visites privées

À Londres, une maison ouverte et lumineuse avec une grande terrasse urbaine

Grâce à un audacieux mélange de bois, d’aluminium, de briques et de béton, les architectes ont offert à cette maison historique un tout nouveau visage.
terrasse minimaliste dans maison de ville à londres
© Michael Sinclair

Au cœur de Londres, dans le quartier de Fitzrovia, cette maison de ville géorgienne de six étages avec grand jardin se situe non loin de l’effervescence de Baker Street et d’Oxford Street. Ce quartier a toujours attiré artistes, musiciens et intellectuels – John Lennon, Yoko Ono et Jimi Hendrix y ont autrefois vécu – et il est aujourd’hui considéré comme l’une des adresses les plus recherchées de la capitale.

Cette demeure à la façade imposante, autrefois composée de pièces sombres mal agencées et d’une annexe en briques, devait être transformée par McLaren Excell en une résidence familiale moderne intégrant des éléments historiques. « La famille connaissait nos rénovations de bâtiments classés à Londres, mises en avant par les médias, et appréciait l’association de béton et de bois que nous affectionnons », explique l’architecte Luke McLaren.

Dans la cuisine, les armoires en aluminium brossé forment un contraste harmonieux avec les éléments classés comme la cheminée historique.

© Michael Sinclair

Des éléments en stuc artistique décorent les hauts murs de la cuisine.

© Michael Sinclair

Un mélange de matériaux pour une maison familiale

Dans l’ensemble de la maison, les architectes ont retiré les éléments encastrés, restauré les éléments d’origine tels que les volets en bois et la cage d’escalier, rétabli le plan historique et laissé, selon leurs mots, le bâtiment « respirer ». « À travers un langage architectural contemporain, nous voulions créer un contraste subtil avec la structure restaurée. Nous avons délibérément mis la maçonnerie à nu avant de l’enduire d’une peinture à la chaux », précise McLaren.

Dans la cuisine, la grande cheminée palladienne, installée ici il y a plus de 150 ans, attire immédiatement l’attention. En face, l’aluminium brossé de l’îlot et des armoires de cuisine introduit une touche de modernité. Les architectes ont remis au jour les planchers en bois d’origine et leur ont redonné de la clarté.

Les murs de ce petit bâtiment en briques, rattaché à l’hôtel de ville historique, mesurent sept mètres de haut.

© Michael Sinclair

La terrasse coulée en béton est un refuge urbain dans le cœur trépidant de la capitale anglaise.

© Michael Sinclair

Une pièce supplémentaire pour écouter des disques

Les architectes ont étendu le sous-sol de la maison jusqu’au petit bâtiment en briques voisin, en abaissant le sol de la nouvelle pièce d’un mètre et demi. Il en résulte une hauteur sous plafond spectaculaire de sept mètres et une grande salle multifonctionnelle, pensée pour écouter des disques, projeter des films ou accueillir des expositions. Une grande fenêtre inonde l’espace de lumière naturelle, mettant en valeur la texture subtile du béton brut et de la maçonnerie.

Dans toute la maison, les architectes ont utilisé un mélange de différents bois comme l’orme, le mélèze et le sapin de Douglas, qu’ils ont opposé à des détails brutaux en béton.

Photo by Michael Sinclair

Une petite obsession pour le béton

On peut désormais prendre l’air sur le nouveau toit-terrasse, coulé en béton, qui crée un contraste assumé avec la structure historique située en contrebas. « Nous utilisons le béton pour sa durabilité, sa force tranquille et sa clarté. Qu’il s’agisse des murs, des sols ou des structures de toit, il apporte une certaine densité, une forme de sérénité. Sa constance crée un sentiment de continuité, tandis que de subtiles variations de surface et de texture révèlent son mode de fabrication. Utilisé avec soin, le béton ancre l’espace, lui donne une sensation de matière. Il capte la lumière différemment selon les heures, apparaissant tantôt doux, tantôt tranchant. Il offre un fond tactile qui dialogue naturellement avec des matériaux comme le bois, la pierre ou le métal. Pour nous, le béton n’est pas un geste expressif, mais un choix fonctionnel. Avec lui, la structure devient surface, et la surface porte un sens », explique Luke McLaren.

Le sol, les murs et le plafond de la chambre sont recouverts de bois perforé afin de créer un lieu de retraite chaleureux, semblable à un cocon.

© Michael Sinclair

Le dressing est adjacent à la chambre. Il est recouvert d’aluminium et contraste nettement avec le bois de la pièce voisine.

© Michael Sinclair

La chambre comme design statement

Chaque pièce de la maison se distingue par son propre langage de matériaux : le dressing associe aluminium clair et brossé, la salle de bains mêle crépi poli et carreaux de travertin réalisés sur mesure. La chambre, quant à elle, est entièrement habillée de bois perforé. « Cette surface continue réduit les stimuli visuels, adoucit l’acoustique et crée un contraste subtil avec les espaces plus ouverts de la maison », explique McLaren. Des rangements sont intégrés dans la structure en bois, permettant aux armoires de se fondre dans l’ensemble sans rompre le rythme du revêtement.

Robert Excell, qui a cofondé l’agence avec Luke McLaren, résume ainsi le projet : « La famille doit se sentir connectée à l’histoire du bâtiment, tout en bénéficiant de la clarté et de la tranquillité des interventions contemporaines. La structure restaurée apporte une sensation de profondeur et de permanence, et nous avons composé les éléments neufs avec soin pour instaurer ordre, lumière et cohérence spatiale. Le bâtiment incarne un contraste volontaire entre ancien et nouveau, un dialogue apaisé où chaque partie valorise l’autre. Notre ambition était de créer une maison à la fois ancrée et singulière, mais aussi ouverte, fonctionnelle et adaptable à la vie de ses habitants. »

Dans le dressing, le motif perforé de la chambre se poursuit, donnant ainsi aux pièces un sentiment de continuité.

© Michael Sinclair

Article initialement publié dans AD Allemagne.