En Italie, l'île de Punta Pennata, un paradis surplombant Capri, est à vendre pour « seulement » 5 millions d’euros
Au sud de l'Italie, une île actuellement en vente se distingue par son caractère unique : Punta Pennata, située dans la zone marine des Champs Phlégréens, près de Naples, que le maire de Bacoli qualifie d’« île qui n’existe pas ». Dans un post sur Facebook, il a annoncé vouloir l’acheter pour en faire un grand parc naturel au bénéfice des habitants de sa ville. Punta Pennata sort également du lot pour une autre raison : cette étendue de terre immergée dans les eaux cristallines de Bacoli est un joyau historique et naturel, que la légende associe à l’arrivée d’Ulysse. Les négociations, menées par Italy Sotheby’s International Realty, restent confidentielles, mais le prix évoqué s’élève à 5 millions d’euros pour l’ensemble, qui reste totalement sauvage et dépourvu d’habitations, à l’exception de ruines patriciennes susceptibles d’être restaurées.
Quand et comment est née « l’île qui n’existe pas »
Autrefois reliée au continent, Punta Pennata est devenue une île en 1966 à la suite d’une violente tempête. Entourée d’une végétation méditerranéenne dense et de vestiges romains, cette île de 200 mètres carrés offre un refuge charmant et unique. Au centre se trouve une villa à l’état brut, avec une dépendance spacieuse, idéale pour être transformée en propriété raffinée. Avec une vue imprenable et la présence pittoresque du Schiacchetiello tout proche, Punta Pennata représente une opportunité exclusive pour un investissement de prestige. La vue s’étend jusqu’à la silhouette de l’île voisine de Capri.
L’origine du nom de l’île
Le nom « Pennata » apparaît déjà dans un document de l’empereur Constantin datant du IVe siècle après J.-C. Sur cette petite île, formée par un raz-de-marée le 4 novembre 1967, se trouvent de nombreuses ruines, pour la plupart recouvertes d’une végétation dense, comme le montrent les documents de l’association Misenum de Miseno. Ces vestiges, parfois hauts de 3,5 mètres, sont construits selon différentes techniques : opera reticolata, opera laterizia et opera vittata. Leur disposition suggère qu’ils appartiennent à une vaste villa patricienne, mentionnée dans certains écrits comme la Villa di Lucullo. Les ruines visibles sur l’îlot se répartissent sur plusieurs niveaux, ce qui confirme l’hypothèse d’un important complexe résidentiel.
L’ancien prétoire de l’île
Une autre hypothèse veut que l’îlot tout entier, qui était alors une péninsule, ait abrité le prétoire de Misène, le siège du commandement des légions. L’ensemble semble avoir connu au moins deux phases : l’une au début du Ier siècle après J.-C. et l’autre au IIe siècle, lors de sa réutilisation. Cependant, il a toujours conservé sa caractéristique de division en deux noyaux : l’un au nord-ouest de l’îlot, qui devait être le principal, et l’autre au sud-est, qui était peut-être dépendant du premier. Cette hypothèse est également confirmée par le fait que, près de toute la partie nord-ouest de l’îlot, on peut voir les restes d’autres pièces submergées.
La curiosité : les deux grottes-tunnels
La proximité d’un grand nombre d’espaces de taille moyenne contraste avec les nombreux tunnels et structures plus vastes présents dans le noyau appelé « des dépendances ». Parmi eux, une zone riche en vestiges de pavement en cocciopesto, sous laquelle se trouve une structure en ciment avec le même revêtement. De plus, l’îlot de Punta Pennata est traversé par deux tunnels, nommés « Grotta del corallo » et « Grotta di Nerone », qui, comme déjà mentionné, à l’époque du Porto Giulio, avaient – et ont peut-être encore – la même fonction que ceux de Punta Salparella : évacuer les eaux pour éviter l’ensablement du port.