5 châteaux français (toujours) à vendre pour quelques millions d'euros

Vestiges de l'époque médiévale en pleine campagne ou sur les hauteurs de la butte Montmartre, ces châteaux à vendre à travers la France incarnent un pan unique de l'histoire du pays.

Un château et son île privée

C’est au mathématicien, ingénieur et inventeur lituano-polonais Bruno Abdank-Abakanowicz que l’on doit cette bâtisse de style néo-gothique. Au large de Ploumanac’h, face à la célèbre côte de Granit Rose en Bretagne, l’île privée affiche une végétation luxuriante et sauvage, à seulement 700 mètres de la terre ferme. D’une superficie de 300 mètres carrés, le château se double d’un terrain dont la superficie atteint les 9490 mètres carrés de terrain — un jardin d’ampleur que l’on pourra entretenir à l’envi, prenant soin de la myriade d’espèces florales sur site. On y compte en effet 200 espèces d’arbres, arbustes et autres variétés de fleurs.

Ancien haut lieu de rencontre et d’échanges entre artistes d’origine polonaise, le château a été une source d’inspiration pour des écrivains tels que Henryk Sienkiewicz. Ce dernier y a écrit son roman Quo Vadis, publié pour la première fois en 1895 puis traduit en français en 1900 sous le titre Quo vadis : roman des temps néroniens. L’écrivain reçoit le prix Nobel de littérature pour cette œuvre. D’un point de vue architectural, la bâtisse bretonne se déploie sur quatre niveaux et un sous-sol, convoquant attributs d’époque à l’image de la salle des chevaliers, entièrement sauvegardée. Une salle de réception impressionnante et une autre dite « de banquet » contribuent au faste du lieu. Si la structure compte cinq chambres, elle jouit également d’une salle de loisirs avec télévision, de plusieurs terrasses, d’une salle de fitness, d’une piscine chauffée avec jets de massage et de dépendances pour les invités. Comme il se doit sur toute île privée, deux plages de sable fin permettent de se baigner en toute tranquillité… Deux embarcadères sont disponibles pour circuler entre l'île et le continent. À marée basse, il est possible d'accéder à l'île à pied ou en voiture 4x4.

Le château des Brouillards à Montmartre

Dans sa biographie Ma Vie, Marc Chagall écrit : « la vie à Montmartre, c’était merveilleux ! Je travaillais toute la nuit. » Le quartier est historiquement un vivier d’artistes — d’Auguste Renoir qui s’y installe à Charles Aznavour qui en loue les lilas en passant par Dalida et sa maison devenue célèbre. Au sommet de la Butte Montmartre, le château des Brouillards est une folie architecturale du XVIIIe siècle située rue Girardon.

Il est mis en vente par Xavier Attal, fondateur de l’agence Immo Best International, qui le décrit avec poésie : « Je vous parle d’un temps où un certain Renoir en ce lieu habitait. Montmartre en ce temps-là c'était l’impressionnisme, et aujourd’hui, une demeure impressionnante, chargée du charme champêtre et bohème, d’un passé bucolique à jamais présent. Cette maison du XVIIIe siècle, sous sa coiffe d'ardoise, est une grande dame élégante, et le vaste jardin arboré de près de 400 mètres carrés, aime à rythmer les saisons. »

Et pour cause, la propriété incarne un pan de l’Histoire du quartier et de Paris en lieu et place d’une ancienne ferme et de son moulin. « C’est une page de poésie immobilière » confie t-il à AD, insistant sur la « magie » qu’un tel bien puisse être à vendre — et l’importance que son prix soit supérieur à dix millions d’euros. L’agent, familier de Montmartre et de biens de cœur, l’a vendu une première fois il y a 11 ans « jour pour jour » précise t-il. Pourvue de cinq chambres, la demeure cache en son sein une piscine intérieure aux allures de bains gréco-romains avec de sculpturales colonnes antiques face à un mur orné de miroirs en all-over. En tête-à-tête avec le Sacré-Cœur, le château des Brouillards revêt l’allure d’une maison de campagne parisienne, un îlot de verdure en ville entretenu par les jardiniers de la Ville de Paris, chargés d’en cultiver le patrimoine historique. Acacias, vernis du Japon et marronniers dansent une valse luxuriante, la bâtisse résonne comme un « lieu empli de nostalgie où le temps semble s’être arrêté » poursuit-il. Son futur propriétaire devra épouser l’âme de la Butte, son charme rétro et son histoire.

Un château fort perché sur un rocher

Entre Clermont-Ferrand et Aurillac, au cœur du Cantal, ce château est juché depuis le XII^e siècle sur un éperon rocheux, dominant à 30 mètres de hauteur un paysage verdoyant où se mêlent forêts et pâturages. Cette propriété exceptionnelle est construite en suivant la forme du rocher, en triangle, accueillant un jardin et une roseraie en son sein. Le bâtiment principal en pierre volcanique arbore, de fait, une forme étonnante, comme un arc brisé au milieu, enserré de quatre tours rondes en toit d'ardoise ; auxquelles s'ajoutent, de chaque côté de l'édifice, une étroite tour ronde et une tour carrée crénelée. Les fortifications qui ceignent le domaine ont été construites lors de la guerre de Cent Ans pour renforcer sa défense, comme le témoignent également les meurtrières percées dans les murs des tours. Au-delà de la muraille d'enceinte, la propriété comprend également plusieurs parcelles de prairies, où se cachent une cascade et un lac.

Les intérieurs ont fait l'objet de vastes rénovations depuis les années 1990, leur offrant ainsi un excellent état de conservation. « L'édifice, entièrement rénové, prodigue aujourd’hui un niveau de confort moderne appréciable, sans que l'authenticité des lieux n'ait été altérée », précise Patrice Besse. La bâtisse, d'une superficie totale de 1145 mètres carrés, s'élève sur deux étages, auxquels on accède par un escalier en bois. Au rez-de-chaussée, les pièces d'apparat (salons et salles à manger) déclinent parquet ancien, plafond lambrissé à la française, cheminée en pierre et papiers-peints reproduits au goût de l'époque. La cuisine dévoile un sol en granit ainsi qu'un grand piano de cuisson. Les étages accueillent différents salons, salles de bains et chambres, dont l'historique chambre seigneuriale, aux murs enduits d’ocre rouge et décorés de frises peintes à la base du plafond à la française. Le dernier étage abrite un atelier, aménagé sous une charpente conique.

La chapelle attenante, dotée de vitraux représentant Charles VII et Jeanne d’Arc, est accessible par une haute porte en bois en ogive. Le domaine est également doté d'un donjon en pierre volcanique et toit de lauze, élevé sur quatre niveaux, actuellement non aménagés. Autour du château, 6,6 hectares de nature (majoritairement boisés) appartiennent à la propriété. Entre des falaises, une cascade se jette dans un lac. « Un fief de caractère, d'autant plus remarquable qu'il ne nécessite aucun travaux avant installation », conclut Patrice Besse.

Un château médiéval et sa piscine

Entre l'Aubrac et les Causses, ce château aveyronnais jouit d'une situation exceptionnelle. Un havre de paix et de nature, pour commencer, le domaine comprenant près de 15 hectares de terres libres, peuplées de vallons, de plaines et de forêts. Un emplacement en surplomb, de surcroit, permettant aux occupants de profiter pleinement de cette verdure foisonnante. Enfin, la propriété principale, bâtie au Moyen-Âge et rénovée, dispose d'un grand donjon, de dépendances, et surtout d'une piscine dominant les alentours, offrant une vue à couper le souffle. Le Groupe Patrice Besse met en vente ce bien, situé à 30 minutes de Rodez, pour 1,35 million d'euros.

« Remarquablement homogène, le château témoigne de l'époque féodale par la robustesse de ses structures et son organisation, de la Renaissance naissante par le décor des portes et cheminées, et de la modernité du 19e s. par le confort et la lumière apportés par la dernière extension », présente le groupe immobilier. Niché dans la nature, le château construit à flanc de coteau accueillait jadis un domaine viticole. Les vignes ont disparu depuis longtemps et laissé place à un terrain bordé de champs et de forêts de chênes, châtaigniers, frênes et noyers, ainsi que d'arbres fruitiers (figuiers, pommiers et pruniers). L'arrière de l'édifice laisse place à une terrasse ceinte de murs en grès rose — une spécialité locale —, accueillant un jardin et une piscine, bordée d'arbres et exposée au soleil couchant.

La demeure principale, ancienne résidence féodale du Moyen-Âge — comme en témoignent son donjon et ses meurtrières —, est coiffée d’une toiture en lauzes de schiste aux reflets bleutés, cernée de camaïeux de verts. Édifié sur plusieurs siècles et aujourd'hui classé, le site est composé de différents espaces qui communiquent de l'intérieur, facilitant la vie quotidienne moderne des occupants : le corps du logis daté du XIX^e siècle, le donjon et le corps de logis du XVI^e siècle. « Objet d’une restauration exemplaire par sa qualité et son raffinement, la présence du bois et les teintes naturelles et lumineuses des enduits et décors intérieurs ont adouci son imposante silhouette et l'ont rendu confortable et agréable à vivre », précise Patrice Besse. Le corps de logis du XIX^e siècle se développe en L autour de la tour ronde centrale. À l'intérieur, le rez-de-chaussée est occupé par un vaste séjour, ouvert sur un balcon et un jardin. Boiseries, peintures d'époque, cheminée de style Charles X et voûtes renforcent le cachet de la pièce. Les étages, aménagés jusqu'aux combles, sont occupés par des chambres décorées de parquet. Au sous-sol, des caves voûtées ont été construites à même le rocher.

Carré, le corps de logis du XVI^e siècle abrite une salle à manger à grande cheminée, surmontée de voûtes en berceau croisées à pierres apparentes. Le sol est pavé de tommettes et les ouvertures décorées au goût de l'ancien. Le premier étage accueille la salle principale du château, au décor badigeonné à la chaux, peint d'une frise, agrémenté d'une cheminée d'apparat et de vitraux sur le thème de l'amour chevaleresque. Les combles sont à aménager.

Quant au donjon, il est l’un des rares donjons médiévaux circulaires construits en Aveyron. Sa porte d'accès, depuis la salle à manger, révèle une grande salle aux murs enduits de pierre-vue. Les trois autres étages offrent le même type de pièce et les combles restent à aménager. Enfin, deux dépendance complètent le bien : une grange à deux niveaux en grès rouge et un ancien séchoir à châtaignes, petit bâtiment rectangulaire. « Les espaces à aménager, les terres autrefois cultivées et les réserves d'eau souterraines à réhabiliter sont autant de sources d'inspiration qui ouvrent le champ des possibles », conclut Patrice Besse.

Un château fort dans le Perche

« Immergé dans le bocage sarthois, un domaine d'envergure, où l'Histoire est gravée dans chaque pierre », décrit l'annonce immobilière. Ce domaine, mis en vente par Patrice Besse pour 1 815 000 euros, a de quoi impressionner : 30 hectares de terrain, un château du XVe siècle classé aux monuments historiques et de nombreuses dépendances ; tout cela, dans un paisible village sarthois (La Ferté-Bernard), à moins de deux heures de Paris. Labellisée Pays d'art et d'histoire, cette région boisée du Perche est un havre de nature.

L'histoire de la propriété remonte au XIe siècle, où de premières fortifications sont édifiées. Le château est ensuite bâti à la fin du XVe siècle, devenant le fief d'une famille bourgeoise du Mans. La façade arbore une structure médiévale en T, qui témoigne de l'architecture de l'époque. Quant aux fortifications actuelles, elles ont certainement été réalisées au XVIe siècle : creusement des fossés, construction de tour aux angles et d'un pont-levis. Au siècle suivant, deux pavillons latéraux sont ajoutés à l'ensemble, ainsi qu'une chapelle, transformée par la suite en bibliothèque. Le domaine est ensuite acquis par un égyptologue au XIXe siècle, qui le dote de ses dernières grandes transformations, comme la construction d'un pavillon de style néo-gothique, d'un donjon et d'un châtelet à l'entrée. « Avec sa haute silhouette flanquée de tourelles élancées, la forteresse médiévale est devenue une élégante résidence au fil des siècles. Elle forme aujourd'hui une propriété inscrite MH, remarquable en tout point », ajoute le groupe Patrice Besse.

Autour, un grand parc à l'anglaise et une prairie avec son île artificielle sont protégées par un mur d'enceinte en pierre. Plus près de la bâtisse, voisinent d'anciens jardins d'agrément à la française, un verger et un potager, ainsi qu'une serre et un chenil pour les chiens de chasse. « Aucun intrant chimique n’a été utilisé en ces lieux depuis plus de 30 ans, précise le groupe Patrice Besse. Le potager royal et son bâtiment d’exploitation, remis en ordre, pourraient fournir la cuisine en légumes et fruits frais. » Une kyrielle de dépendances s'ajoute au bien : un ancien moulin, six anciens clos, des bâtiments de ferme en brique (en ruines), un pigeonnier circulaire du XVIIe siècle, deux pavillons carrés et, enfin, une maison de jardin. Un chemin permet d'accéder directement du château vers le village, sans avoir à le traverser.

À l'intérieur, de grandes salles dévoilent une décoration d'époque au rez-de-chaussée : grandes cheminées en marbre, sols dallés en noir et blanc, parquets point de Hongrie… La salle d'armes et la bibliothèque, logée dans l'ancienne chapelle, ont conservé leur cachet d'origine. Le premier étage abrite plusieurs appartements dotés de chambres, salles de bains et cabinets de toilettes, joints par de grands couloirs en enfilade. Le deuxième étage dévoile de nombreuses chambres de domestiques et les combles restent à aménager. « L'intérieur dissimule de vastes espaces intérieurs, ici et là magnifiés de décors d'époque et d'éléments architecturaux notables », résume le groupe Patrice Besse. Et de conclure : « En ces lieux authentiques, tous les projets sont possibles, à moins de 2 heures de Paris. »