Tout savoir sur le véritable château de Walt Disney
Situé au sommet d’un éperon rocheux de 200 mètres, comme une vision fantastique, le château de Neuschwanstein, prononcé [nɔʏˈʃvaːnʃtaɪn], est l’un des plus visités d’Europe avec les 1,4 millions de visiteurs qui s’y rendent chaque année. Plus encore, selon Schloesser Bayern, le site officiel du bâtiment, « en été, plus de 6 000 visiteurs par jour en moyenne se pressent dans les chambres réservées à un seul occupant ». Il faut dire que l’endroit mérite le détour. Avec sa demi-douzaine de tours aux toits bleutés, dépassant de murs de pierre blanche dans la lumière du soir, la ressemblance avec les créations de Walt Disney est flagrante. Avec d’autres lieux comme Linderhof, Herrenchiemsee et le palais royal de Schachen, Neuschwanstein est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis ce 12 juillet 2025, et d'après Schloesser Bayern, ceux-ci « figuraient déjà sur la liste des candidatures allemandes depuis 2015 ».
Derrière cette beauté spectaculaire, une triste histoire
Le château de Neuschwanstein surplombe une vallée verdoyante près de Füssen, en Bavière, au sud de l’Allemagne. C’est le roi Ludwig, ou Louis II de Bavière, qui a fait démarrer la construction du château en 1868, et si l’endroit est communément appelé le « château des rois de conte de fées », Louis II n’a jamais eu le plaisir de le voir achevé puisqu’il était toujours en construction après sa mort en 1886. Quoi qu'on en dise, le verdict de la Commission de l’UNESCO aurait sans doute surpris les constructeurs de l’époque, lorsqu'on les accusait alors de « folie des grandeurs ». Si la beauté du château fait rêver les millions de visiteurs qui s’y pressent, il faut souligner qu’elle a aussi causé la perte de Louis II. Il ne passait du temps qu’à Linderhof, et ses hommages au faste et à la splendeur de Louis XIV, cristallisés dans la décoration rococo de ses palais couverts d’or, ont été un gouffre financier dont il ne s’est jamais relevé, si bien qu'il s'est enfermé dans la solitude sans famille ou enfants à la fin de sa vie.
Malgré la triste fin de son commanditaire, le bâtiment se pare encore à ce jour de couleurs d’un autre monde, et si son paysage pittoresque invite à capturer le moment, la prise de clichés sans autorisation dans l’enceinte du bâtiment est strictement interdite. Heureusement, selon Schloesser Bayern, « la prise de photos de l'extérieur des bâtiments à des fins privées n'est pas soumise à un permis et ne nécessite pas d'autorisation préalable ». Il est vrai que cela peut paraître dommage, mais on comprend le désir de garder un soupçon de mystère autour du lieu au vu des objets précieux qu’il contient, et de la quantité de personnes qu’il attire.
Plus qu'un honneur, un soulagement
« Pourquoi les palais royaux de Louis II méritent-ils d'être classés au patrimoine mondial ? » interroge Schloesser Bayern, et là est bien la question. La distinction n’est pas qu’un titre. C’est une protection, un statut qui permet d’entretenir des lieux en danger du fait de leur fréquentation comme de leur localisation. Dans le cas du château, la fréquentation touristique « combinée au climat alpin et à la lumière, exerce une pression considérable sur les meubles et les textiles précieux, que nous nous efforçons de préserver ». De plus, « il faut sans cesse surveiller le soubassement et consolider la paroi rocheuse à pic. Le climat rude attaque les façades en calcaire, ce qui exige toujours de nouveaux assainissements ».
Pour protéger le château, l’administration des palais bavarois a ainsi soumis un dossier de candidature comprenant un plan de gestion du patrimoine à la Commission de l’UNESCO le 1er février 2024. Un bâtiment est reçu sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, uniquement s’il peut prouver sa valeur universelle exceptionnelle. Ainsi, « l'administration des châteaux de Bavière, en coopération avec des experts et les municipalités responsables, a compilé les justifications scientifiques complètes de la valeur universelle exceptionnelle, les objectifs de conservation exigés par l'UNESCO, ainsi que les avis d'experts et les preuves pour la candidature au patrimoine mondial des châteaux royaux de Louis II ».
Du rêve à la réalité, la formule architecturale magique de Disney
Cendrillon, la Belle aux Bois Dormant, Blanche Neige, tant de films dont les châteaux aux silhouettes princières rappellent les lignes fières de ce somptueux bâtiment. Tours et arches scintillants, toits bleus pointant vers le ciel, on retrouve ces caractéristiques dans les châteaux des parcs Disneyland aux États-Unis et en France, emblèmes de la franchise autant que sa mascotte Mickey Mouse. Les nombreuses tours pointues sont les caractéristiques les plus représentées dans l'oeuvre de Disney, mais aussi le surplomb qui donne aux châteaux leur air lointain et déconnecté du réel. Le château de Neuschwanstein n'est pas le seul lieux qui a inspiré le célèbre créateur de films d'animations. Le Taj Mahal, en Inde, a inspiré Aladin, puis la forteresse d'Akershus, en Norvège, a été l'inspiration pour La Reine des Neiges — tout comme le Mont-Saint-Michel en France pour Raiponce.